mercredi 19 octobre 2022

Régression....? (Canon 5D mark III)

 Dans la série "c'était mieux avant" voici une petite réflexion sur la décroissance. 

Bon, le monde va mal, enfin, l'humanité surtout qui en est la cause. On peut le répéter encore et encore et faire la leçon à qui veut l'entendre que sauver la planète c'est très important, mais la planète n'a pas besoin d'être sauvée. L'humanité par contre...

Je sais que je suis un peu directe mais rien qu'en me levant le matin, je n'ose pas penser à l'impact de mon empreinte carbone pour maintenir mon corps à la bonne température, rester propre, en bonne santé ou me divertir, à ma production de déchets... 

Ma passion la photographie n'est pas non plus une activité bas carbone, il faut produire du matériel indispensable à la prise de vue, cela est un gros investissement et surtout un impact environnemental non négligeable. J'ai déjà dit que je trouvais qu'il y avait beaucoup trop de choix, l'achat d'un simple objet censé nous faciliter la vie est pour moi, une investigation qui prend du temps.

 Bref, la photographie numérique ça coûte et c'est un gros impact sur l'environnement. Mais l'argentique n'était pas vraiment mieux, parce que les produits de développement, le papier pour imprimer les photos, tout cela est aussi énergivore et polluant et je pense d'ailleurs faire des recherches sur ce sujet afin de vraiment trancher cette question de quelle pratique est la plus carbonée. argentique ou numérique ?

En ce qui me concerne, je n'achète que rarement du neuf, voire même pas en très bon état, il arrive que je choisisse un objet que d'autres jetteront alors qu'il fonctionne encore. J'étudie le coût d'une réparation que je prévois de faire à court ou moyen terme, s'il n'est pas très joli (peinture écaillée, boîtier rayé) c'est d'autant plus intéressant pour moi déjà parce que je l'aurais à un très bon prix mais aussi parce que j'ai moins de chance de me le faire piquer, un matos usé n'attire pas la convoitise comme un produit qui a l'air neuf. 

Je lis et j'entends beaucoup de gens dire qu'ils n'ont pas confiance en l'occasion voire de considérer qu'un produit d'occasion, même à l'état neuf et sous garantie devrait être vendu la moitié de son prix, qu'on ne sait pas comment il a été utilisé, bref, tant de bonnes excuses pour acheter un objet flambant neuf qu'on pourra admirer mettre sous vitrine, éviter de sortir quand il pleut pour ne pas l'abîmer, tout le contraire de moi en gros.

Dans mes précédentes recherches de matériel pour remplacer Téodor que j'avais malencontreusement noyé, j'avais quelques critères non négociables mais pour le reste, j'ai décidé d'être ouverte à l'offre et des offres, il y en avait même avec mon petit budget. 

Résultat : un appareil semi-pro vieux de 10 ans avec des objectifs qui sont sorti en moyenne il y a 20 ans et le miracle dans tout ça c'est que tout fonctionne parfaitement.

C'est Carlton. ou plus communément nommé le Canon 5D mark III


Certains prendront cela comme une régression voire pire un retour à l'Âge de Pierre mais en partant du principe que ce n'est pas l'appareil qui fait la photo... Et si vous doutez du résultat... 




Les côtés négatifs :

  • Il n'est pas silencieux : c'est un réflex donc avec miroir et c'est bruyant. Difficile donc de se faire discret. De plus, quand je demande aux gens si je peux les photographier, dès qu'ils entendent le "clac !" ils se barrent même si la photo est loupée.
  • Il est lourd : beaucoup diront qu'ils sont passé à l'hybride pour le poids et j'ai envie de dire qu'ils ont sans doute raison mais ça n'est pas tant le poids qui me dérange, je m'y suis faite. Il tient très bien en main même avec un gros objectif. Pour palier à la fatigue du poignet j'ai opté pour le système capture qui me permet de le fixer à la bretelle de mon sac à dos. c'est vraiment pratique pour avoir les mains libres mais surtout pour ne pas avoir les mains crispées dessus pendant les temps où on ne prend pas de photo.
  • Il est encombrant : On ne passe pas inaperçu néanmoins, j'ai dû changer mes sacs photo car il prend de la place, il ne rentre pas dans le sac moyen, les derniers étant plutôt taillés pour les hybrides, j'ai épluché quelques annonces pour trouver un sac avec un espace modulable. J'ai aussi dû changer mon sac de tous les jours mais celui-ci en avait grand besoin cela dit.
  •  Il n'est pas discret : Pour moi qui aime bien essayer de me fondre dans la masse, c'est raté... On le voit arriver à 10 km, J'ai donc investi dans un téléobjectif pour m'éloigner un peu et capter des photos plus naturelles mais dans une manif avec un objectif plus petit ça passe quand même très bien.

Les côtés positifs :

  • Les photos : la colorimétrie de la marque est reconnue et je commence à comprendre pourquoi. J'ai très peu de retouche sur les fichiers RAW, un vrai plaisir.
  • Ergonomie : Pas 36 boutons de fonction auquel on ne sait plus ce qu'on lui a attribué, il est intuitif, c'est un appareil fait pour les photographes. On s'y fait très vite, un retour en arrière serait compliqué pour moi.
  • La touche AF-ON : Cette touche qui tombe juste bien sous le pouce, je ne sais pas comment j'ai fait pour m'en passer jusque-là. Tant qu'on appuie sur la touche le focus se fait en continu, dès qu'on la lâche, le focus reste où il est même si un élément perturbateur passe devant. Elle était bien sur les autres appareils que j'ai testé mais toujours à un endroit pas très accessible, pas forcément pratique. Bref, j'ai découvert le Grââl des photos nettes !
  • Réactif : Il a peu de points de focus comparé à un hybride mais le focus central et vraiment très très efficace, pour les photos de reportage c'est vraiment un plus non négligeable.
  • Intuitif : Acheté un peu dans l'urgence pour couvrir un évènement, j'ai très peu ramé pour la prise en main. Je ne ne l'avais pas depuis 24h quand je suis partie en mode reportage pour le week-end et je ne m'attendais pas à en sortir autant de bonnes photos.
  •  Autonome : 1200 photos avec une seule batterie !!! Sur un week-end je n'ai pas changé la batterie, j'ai même fait quelques minutes de rush. Avec l'écran éteint et le viseur optique, il est très peu énergivore. Lancée avec mes habitudes de l'hybride, j'avais acquis 3 batteries supplémentaires pour être sûre de ne pas tomber en rade, j'en avais toujours plein les poches, j'en ai même perdu quelques-unes. Sur mon X-T2, il m'aurait fallu 4 batteries pour arriver à ce résultat. 
  •  Increvable : Ce modèle a plus de 200 000 déclenchements à son actif et à part la peinture écaillée à l'arrière, il semble encore prêt pour de nombreuses heures de shooting. Pas le moindre signe de faiblesse, un vrai tank...
  • L'aspect financier : Là où le dernier cri hybride coûte vraiment un rein le réflex se défend vraiment bien surtout en occasion. L'importance n'est pas vraiment le boîtier mais bien les optiques qu'on met dessus et pour cela, les prix des anciennes optiques haut de gamme de la marque sont vraiment intéressants. je cite par exemple le 70-200 f4 stabilisé qui est de loin mon télézoom préféré. Son équivalent en hybride même d'occasion vous coûtera au moins le double voire le triple de celui-ci.
  • Évolutif : Si l'hybride reste tout de même sacrément confortable et que l'achat d'un boîtier de la gamme R finit par titiller, il y a la possibilité d'utiliser les objectifs via une bague d'adaptation très efficace d'après ce que j'ai lu. Pour cela, je trouve que Canon a fait très fort. N'étant pas une furieuse adepte du piqué chirurgical, je me vois bien évoluer vers ce type de boîtier en gardant mon parc objectif et ça, c'est une vraie possibilité. Certains objectifs de la marque fonctionnaient sur des boîtiers argentiques et je trouve l'idée de pouvoir encore les utiliser sur un matériel récent absolument fabuleuse.
  • Le viseur optique : C'est tellement reposant pour les yeux... Viser avec un seul œil plusieurs heures d'affilée, même en alternant, me donnait l'impression d'avoir les yeux plein de sable à la fin de la journée. Mine de rien, en hybride on fixe un écran aussi qualitatif soit-il. Le viseur électronique est bien pratique sur beaucoup de points mais je le trouve fatigant.

Conclusion : 

Il n'est pas nécessaire de posséder le dernier cri pour se faire plaisir. Bon, je n'adhère toujours pas à la philosophie de Canon qui sectorise ses boîtiers et objectifs en ne réservant que le haut de gamme au plein format par exemple. Contrairement à Fuji où quelque soit la gamme de boîtier, le capteur est le même sur toute la gamme, Canon baisse la qualité, retire des fonctionnalités, fait des sélections à tel point que pour avoir un boîtier complet, il faut y mettre le prix. Néanmoins, sur un matériel de 10 ans avec des optiques qui en ont 20, la qualité reste au rendez-vous et c'est peut-être ce qui fait la force du boîtier réflex : moins on y met d'électronique, plus il dure ? 

Canon a annoncé la fin des boîtiers réflex et je pense que certains puristes grincent des dents mais avec des boîtiers aussi bien construits, je pense que le marché de l'occasion va devenir vraiment très intéressant car ce matériel que plus personne ne veut va se vendre à des prix défiant toute concurrence.